- EXPRESS (L’), hebdomadaire
- EXPRESS (L’), hebdomadaireEXPRESS L’, hebdomadaireDepuis sa création, L’Express , premier newsmagazine français, a connu une histoire mouvementée, très liée à la personnalité de son fondateur, Jean-Jacques Servan-Schreiber. Journaliste de talent, ce dernier souhaite créer en France un type de presse qui n’existe pas encore, et y parvient; mais, devenu homme politique, il verra son activité partisane nuire à sa publication.Le premier numéro de L’Express paraît le 16 mai 1953 avec une rédaction jeune et talentueuse groupée autour de Françoise Giroud et de Pierre Vianson-Ponté, et qui accueillera un peu plus tard François Mauriac, Alfred Sauvy et Maurice Merleau-Ponty. Les capitaux nécessaires ont été apportés par la famille Servan-Schreiber. Souhaitant être d’abord un organe d’opinion, L’Express ouvre ses colonnes à la gauche humaniste qu’incarne à l’époque Pierre Mendès France et prend très rapidement des positions hostiles à la politique française en Algérie, dénonçant, après 1954, la répression et la torture. En 1958, il s’oppose à l’arrivée du général de Gaulle et soutient la candidature de Gaston Defferre à l’élection présidentielle.Mais sa diffusion baisse: elle passe de 200 000 exemplaires en 1962 à 125 000 en 1964. Jean-Jacques Servan-Schreiber décide alors de changer sa formule et de transformer le journal en un newsmagazine sur le modèle du Time américain ou du Spiegel allemand: modification du format, de la maquette, accroissement de la pagination et de la surface publicitaire et, parallèlement, changement de ton et d’objectifs rédactionnels. L’hebdomadaire s’éloigne des idéologies pour présenter une information sinon objective, du moins non partisane. Le succès est immédiat, tant auprès des lecteurs (260 000 exemplaires vendus en 1965) que des annonceurs. C’est à cette époque que Jean Daniel quitte L’Express pour rejoindre Le Nouvel Observateur .En 1970, Jean-Jacques Servan-Schreiber devient secrétaire du Parti radical et abandonne ses responsabilités au journal. Mais il souhaite néanmoins que L’Express soutienne son action et ses ambitions politiques, ce qui va le mettre en conflit avec la direction du groupe et la rédaction. Son frère, Jean-Louis Servan-Schreiber, quitte la direction et vend ses parts; Olivier Chevrillon et Claude Imbert quittent L’Express pour aller fonder Le Point , avec le soutien financier de Hachette.En mars 1977, J.-J. Servan-Schreiber vend 45 p. 100 du capital de L’Express à Jimmy Goldsmith, P.-D.G. de la Générale occidentale. Désormais composante d’un groupe, l’histoire du journal devient celle des mouvements qui vont affecter ce groupe. J. Goldsmith va faire appel à d’autres talents: Raymond Aron, Olivier Todd et Jean-François Revel. La maquette est modifiée, la rubrique économique étoffée et l’orientation libérale accentuée. Mais une nouvelle crise survient en 1981, qui provoque le licenciement d’Olivier Todd et le départ de Jean-François Revel. J. Goldsmith entame alors un plan de redressement qui vise à accroître la rentabilité de l’entreprise pour diminuer les coûts, compte tenu de la baisse des recettes publicitaires et de la stagnation de la diffusion. Parallèlement, il diversifie les contenus pour attirer une nouvelle clientèle en lançant des suppléments: économie, sport, styles, science et technique. La diffusion reste stable, aux alentours de 500 000 exemplaires, mais les changements successifs dans la rédaction ont affecté l’image du journal. Finalement, en mars 1987, J. Goldsmith décide de regrouper toutes les activités d’édition du groupe qu’il contrôle au sein des Presses de la Cité, qu’il a acquises en 1985.En juillet 1987, la Compagnie générale d’électricité (C.G.E.) prend le contrôle de la Générale occidentale, devenant ainsi un important groupe de communication. En février 1988, la C.E.P. (filiale de Havas) et les Presses de la Cité s’allient au sein du groupe Cité. Willy Stricker, par ailleurs directeur général de la C.G.E., devient président de L’Express , succédant ainsi à Bruno Rohmer. Une nouvelle ligne est adoptée: abandon des suppléments, adoption d’une nouvelle maquette et compression de personnel. Yann de l’Écotais devient directeur de la rédaction avec pour tâche de restaurer l’image de L’Express et d’en faire l’hebdomadaire de référence. En octobre 1994, Christine Ockrent le remplace à ce poste.L’Express est aujourd’hui composante d’un groupement d’intérêt économique comprenant également Le Point , acquis par le groupe Alcatel, qui contrôle ainsi directement ces deux titres.
Encyclopédie Universelle. 2012.